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pour vous entretenir; jamais homme,- soulevé tout d'un coup d'une hutte de berger jusqu'au trône,- ne se trouva si grand dans ses pensées que moi. Vous laissåtes alors un baiser sur ces lèvres, qui maintenant ne toucheront plus jamais les vôtres. — Je vous entendis parler, - votre voix était bien au-dessus d'un chant. Après que vous fûtes parti, je rentrai dans mon cœur et je cherchai ce qui le troublait ainsi; hélas! je trouvai que c'était l'amour! - Non pas l'amour des sens. Si seulement j'avais pu vivre en votre présence, j'aurais eu tout mon désir. » Elle s'est déguisée en page, elle l'a suivi, elle a été sa servante1; et quel plus grand bonheur pour une femme que de servir à genoux celui qu'elle aime? Elle s'est laissé rudoyer par lui, menacer de mort, blesser. « Bénie soit la main qui m'a blessée! Quoi qu'il fasse, il ne peut sortir de ce cœur, de ces lèvres pâles, que des paroles de tendresse et d'adoration. Bien plus, elle prend sur elle un crime dont il est accusé, elle

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I grew acquainted with my heart, and search'd
What stirr'd it so: Alas I found it love :
Yet far from lust. For could I have but lived
In presence of you, I had had my end....
Blest be that hand!

....

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Live free as I do;

ARETHUSA.

Come, live with me;
she that loves my lord,

Curst be the wife that hates her!

1. Rôle de Kaled dans Lara, de lord Byron.

contredit ses aveux, elle veut mourir à sa place. Bien plus encore, elle le sert auprès de la princesse Aréthusa qu'il aime; elle justifie sa rivale, elle accomplit leur mariage, et pour toute grâce, demande à les servir tous deux1.

Quelle idée de l'amour ont-ils donc en ce pays? D'où vient que tout égoïsme, toute vanité, toute rancune, tout sentiment petit, personnel ou bas, disparaît à son approche? Comment se fait-il que l'âme se donne ainsi tout entière, sans hésitation, sans réserve, et ne songe plus qu'à se prosterner et s'anéantir comme en présence d'un Dieu?? Bianca, croyant Césario ruiné, vient s'offrir à lui comme épouse, et, apprenant qu'il n'en est rien, renonce à lui à l'instant sans une plainte. Ne m'aimez plus; je prierai pour vous afin que vous ayez une femme vertueuse et belle, et quand je serai morte, pensez à moi quelquefois, avec un peu de pitié pour ma témérité.... J'accepte votre baiser, c'est un cadeau de noces sur une tombe de vierge3 » La du

1. Chose étrange! la princesse n'est point jalouse. « Viens, vis avec moi, vis aussi librement que moi-même. Celle qui aime mon seigneur, maudite soit l'épouse qui voudrait la haïr! »

2.

3.

I saw a god.

BIANCA.

(Philaster, acte V, sc. v.)

So dearly I respected both your fame

And quality, that I would first have perish'd

In my sick thought, than e'er have given consent
To have undone your fortunes, by inviting

A marriage with so mean a one as I am.

I should have died sure, and no creature known
The sickness that had kill'd me....

Now since I know

There is no difference 'twixt your birth and mine,

chesse de Brachiano est trahie, insultée par son mari infidèle; pour le soustraire à la vengeance de sa famille, elle prend sur elle la faute de la rupture, joue exprès la mégère, et, le laissant libre avec sa courtisane, va mourir en embrassant son portrait. Aréthusa se laisse blesser par Philaster, arrête les gens qui veulent retenir le bras du meurtrier, déclare qu'il n'a rien fait, que ce n'est pas lui, prie pour lui, l'aime en dépit de tout, jusqu'au bout, comme si toutes ses

Not much 'twixt our estates (if any be,

The advantage is on my side), I come willingly
To tender you the first-fruits of my heart,
And am content to accept you for my husband
Now when you are at lowest.

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BIANCA.

Are you not?

Then I am lost again! I have a suit too;
You'll grant it, if you be a good man.
Pray, do not talk of aught I have said to you...
Pity me,

....

But never love me more....

I will pray for you,

That you may have a virtuous wife, a fair one;
And when I am dead....

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As a free dower to a virgin's grave.

All goodness dwell with you!

(The fair maid of the Inn, acte IV, EC. I.;

Beaumont and Fletcher.

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actions étaient sacrées, comme s'il avait droit de vie et de mort sur elle. Ordella s'offre afin que le roi son mari puisse avoir des enfants'; elle s'offre au sacrifice, simplement, sans grands mots, tout entière2; quoi que ce soit; « pourvu que ce soit honnête, elle est prête à tout hasarder et à tout souffrir. » Lors

1. Beaumont and Fletcher, Thierry and Theodoret, The Maid's tragedy, Philaster. Voyez aussi le rôle de Lucina dans Valentinian.

2.

ORDELLA.

Let it be what it may be then, what it dare,
1 have a mind will hasard it."

THIERRY.

But, hark you;

What may that woman merit, makes this blessing?

Only her duty sir.

ORDELLA.

THIERRY.

'Tis terrible!

ORDELLA.

"Tis so much the more noble.

THIERRY.

"Tis full of fearful shadows!

ORDELLA.

So is sleep, sir,

Or anything that's merely ours and mortal.
We were begotten Gods else. But those fears,
Feeling but once the fires of nobler thoughts,

Fly, like the shapes of the clouds we form, to nothing.

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And endless parting

With all we can call ours, with all our sweetness

With youth, strength, pleasure, people, time, nay reason!

For in the silent grave, no conversation,

No Joyful tread of friends, no voice of lovers,

No careful father's counsel, nothing's heard,

Nor nothing is, but all oblivion,

Dust and an endless darkness and dare you, woman,
Desire this place?

ORDELLA.

'T is of all sleeps the sweetest : Children begin it to us, strong men seek it

LITT. ANGL.

II - -6

qu'on la loue de son héroïsme, elle répond qu'elle fait simplement son devoir. Mais ce sacrifice est ter

α

"

་་

<< rible! — Il n'en est que plus noble. Il est plein d'ombres effrayantes! Le sommeil aussi, sei«gneur, et toute chose qui est humaine et mortelle. « Nous serions nés dieux, autrement. Mais toutes ces peurs, sitôt qu'elles sentent la flamme des pensées nobles, s'envolent et s'évanouissent comme des < nuages. Supposez que ce soit la mort. Je l'ai supposé. La mort, et la perte éternelle de tout ce < que nous aimons, la jeunesse, la force, le plaisir, la compagnie, l'avenir, la raison elle-même. Car, dans << le tombeau silencieux, les entretiens, la joyeuse ⚫ démarche des amis, la voix des amants, les conseils affectueux d'un père, rien, on n'entend plus rien, il

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«

α

-

--

And kings from height of all their painted glorics,
Fall, like spent exhalations, to this centre....

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