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KPD 2644

HARVARD UNIVERSITY LIBRARY

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II. Les mœurs du seizième siècle. - Expansion violente et complète

de la nature.

III. Les mœurs anglaises.

triste.

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Harmonie générale entre le caractère d'un poëte
Nash, Decker, Kyd, Peel, Lodge,

et le caractère de son siècle.

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Greene. Leur condition et leur vie. Marlowe.

Ses œuvres. Tamerlan.

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Sa conception de l'homme.

V. Formation de ce théâtre. Procédés et caractère de cet art.
Sympathie imitative qui peint par des spécimens expressifs.
Opposition de l'art classique et de l'art germanique.
tion psychologique et domaine propre de ces deux arts.

LITT. ANGL.

Construc

II-- 1

VI. Les personnages virils.

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Les passions furieuses.

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ments tragiques. Les caractères excessifs. Le duc de Milan de Massinger. L'Annabella de Ford. - La duchesse de Malfi et

la Vittoria de Webster. Les personnages féminins. Conception germanique de l'amour et du mariage.

Euphrasia,

Bianca, Arethusa, Ordella, Aspasia, Amoret dans Beaumont et Flechter. Penthea dans Ford. Concordance du type moral

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et du type physique.

Il faut regarder de plus près ce monde, et, sous les idées qui se développent, chercher les hommes qui vivent; c'est le théâtre qui, par excellence, est le fruit original de la Renaissance anglaise, et c'est le théâtre qui, par excellence, rendra visibles les hommes de la Renaissance anglaise. Quarante poëtes, parmi eux dix hommes supérieurs, et le plus grand de tous les artistes qui avec des mots ont représenté des âmes; plusieurs centaines de pièces et près de cinquante chefs-d'œuvre; le drame promené à travers toutes les provinces de l'histoire, de l'imagination et de la fantaisie, élargi jusqu'à embrasser la comédie, la tragédie, la pastorale et le rêve; jusqu'à représenter tous les degrés de la condition humaine et tous les caprices de l'invention humaine; jusqu'à exprimer toutes les minuties sensibles de la vérité présente et toutes les grandeurs philosophiques de la réflexion générale; la scène dégagée de tout précepte, affranchie de toute imitation, livrée et appropriée jusque dans ses moindres parties au goût régnant et à l'intelligence publique : il y avait là une œuvre énorme et multiple, capable par sa flexibilité, sa grandeur et

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sa forme, de recevoir et de garder l'empreinte exacte du siècle et de la nation'.

I

Essayons donc de remettre devant nos yeux ce public, cet auditoire et cette scène; tout se tient ici, comme en toute œuvre vivante et naturelle, et s'il y eut jamais une œuvre naturelle et vivante, c'est celle-ci. Il y avait déjà sept théâtres au temps de Shakspeare, tant le goût des représentations était vif et universel. Grandes et grossières machines, incommodes dans leur structure, barbares dans leur ameublement; mais la chaleureuse imagination supplée aisément à tous les manques, et les corps endurcis supportent sans peine tous les désagréments. Sur un terrain fangeux, au bord de la Tamise, s'élève le principal, le Globe, sorte de grosse tour à six pans, entourée d'un fossé boueux, surmontée d'un drapeau rouge. Le peuple peut y entrer comme les riches; il y a des places de six pence, de deux pence, même d'un penny; mais on n'en a que pour son argent; s'il pleut, et il pleut souvent à Londres, les gens du parterre, bouchers, merciers, boulangers, matelots, apprentis, recevront debout la pluie ruisselante. Je suppose qu'ils ne s'en inquiètent guère : il n'y a pas si longtemps

1. The very age and body of the time, his form and pressure.

(Shakspeare.)

qu'on a commencé à paver les rues de Londres, et quand on a pratiqué comme eux les cloaques et les fanges, on n'a pas peur de s'enrhumer. En attendant la pièce, ils s'amusent à leur façon, boivent de la bière, cassent des noix, mangent des fruits, hurlent et parfois se servent de leurs poings; on les a vus tomber sur les acteurs et mettre le théâtre sens dessus dessous. D'autres fois, mécontents, ils sont allés à la taverne bâtonner le poëte, ou le berner dans une couverture; ce sont de rudes gaillards, et il n'y a point de mois où le cri de clubs (en avant les gourdins!) ne les appelle hors de leur boutique pour exercer leurs bras charnus. Comme la bière fait son effet, il y a une grande cuve adossée au parterre, réceptacle singulier qui sert à chacun. L'odeur monte, et on crie : « Brûlez du genièvre! » On en brûle avec un réchaud sur la scène, et la lourde fumée emplit l'air. Certainement, les gens qui sont là ne sont guère dégoûtés ou du moins n'ont pas l'odorat sensible. Au temps de Rabelais, la propreté était médiocre. Comptez qu'ils sortent à peine du moyen âge, et que le moyen âge a vécu sur un fumier.

Au-dessus d'eux, sur la scène, sont les spectateurs capables de payer un shilling d'entrée, les élégants, les gentilshommes. Ceux-là sont à l'abri de la pluie, et s'ils payent un shilling de plus, ils peuvent avoir un escabeau. A cela se réduisent les prérogatives du rang et les inventions du bien être; même il arrive souvent que les escabeaux manquent; alors ils s'étendent par terre; ce n'est pas en ce temps-là qu'on fait

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