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<<< avait aussi qui avaient des ailes, et se répondaient << l'un à l'autre sans interruption, disant Saint, Saint, Saint est le Seigneur. Et ensuite ils fer<< mèrent les portes. Quand j'eus vu cela, je souhaitai « d'être avec eux1. »

Il fut emprisonné douze ans et demi; dans son cachot, il fabriquait des lacets ferrés pour se nourrir lui et sa famille; il mourut à soixante ans en 1688. A côté de lui Milton durait obscur et aveugle. Les deux derniers poëtes de la Réforme survivaient ainsi, au milieu de la froideur classique qui séchait alors la littérature anglaise, et de la débauche mondaine qui corrompait alors la morale anglaise. « Hypocrites tondus, chanteurs de psaumes, bigots moroses, voilà les noms dont on outrageait les hommes

1. Now, I saw in my dream that these two men went in at the gate; and lo, as they entered, they were transfigured, and they had raiment put on that shone like gold. There were also that met them with harps and crowns, and gave to them the harps to praise withal, and the crowns in token of honour. Then I heard in my dream that all the bells in the city rang again for joy, and that it was said unto them, 'Enter ye into the joy of your Lord.' I also heard the men themselves, that they sang with a loud voice, saying, 'Blessing, honour, and glory, and power be to Him that sitteth upon the throne, and to the Lamb, for ever and ever.'

Now, just as the gates were opened to let in the men, I looked in after them, and behold the city shone like the sun; the streets, also, were paved with gold, and in them walked many men with crowns on their heads, palms in their hands, and golden harps, to sing praises withal.

There were also of them that had wings, and they answered one another without intermission, saying, 'Holy, holy, holy, is the Lord.' And after that they shut up the gates; which when I had seen, I wished myself among them.

qui avaient réformé les mœurs et reforgé la constitution de l'Angleterre. Mais tout opprimés et insultés qu'ils étaient, leur œuvre se continuait d'ellemême et sans bruit sous terre; car le modèle idéal qu'ils avaient érigé était, après tout, celui que suggérait le climat et que réclamait la race. Par degrés le puritanisme allait se rapprocher du monde, et le monde se rapprocher du puritanisme. La Restauration allait se discréditer, la Révolution allait se faire, et sous le progrès insensible de la sympathie nationale, comme sous l'essor incessant de la réflexion publique, les partis et les doctrines allaient se rallier autour du protestantisme libre et moral.

CHAPITRE VI.

Milton.

Idée générale de son esprit et de son caractère.

Son éducation. Ses études.

Angleterre.

Ses voyages.

I. Effets du caractère concentré et solitaire.

Son inexpérience.

Son mariage.

II. Son énergie militante.

domestiques.

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Son austérité.

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Sa polémique contre les évêques. - Sa polémique contre le roi. - Son enthousiasme et sa roideur. Ses théories sur le gouvernement, l'Église et l'éducation. Son stoïcisme et sa vertu. Sa vieillesse, ses occupations, sa per

sonne.

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IV. Le prosateur. les physionomies et les idées. - Lourdeur de sa logique. - Traité du Divorce. Pesanteur de sa plaisanterie. ·Animadversions upon the remonstrant. Rudesse de sa discussion. populi anglicani. - Violences de ses animosités. church Government. Iconoclastes. Libéralisme de ses doctrines.

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éloquence. Richesse de ses images. Lyrisme et sublimité de

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En quoi il se rapproche et se sépare des poëtes de Comment il impose à la poésie un but moral. Ses poëmes profanes. - L'Allegro et le Penseroso.- Le Comus. Lycidas. Ses poëmes religieux. Le Paradis perdu. ditions d'une véritable épopée. Elles ne se rencontrent ni dans le siècle ni dans le poëte. — Comparaison d'Eve et d'Adam avec Comparaison de Dieu et des anges avec une Ce qui subsiste du poëme. Comparaison

un ménage anglais.

cour monarchique.

-

entre les sentiments de Satan et les passions républicaines. Caractère lyrique et moral des paysages. — Elévation et bon sens des idées morales. Situation du poëte et du poëme entre deux âges. - Construction de son génie et de son œuvre.

Aux confins de la Renaissance effrénée qui finit et de la poésie régulière qui commence, entre les concetti monotones de Cowley et les galanteries correctes de Waller, paraît un esprit puissant et superbe, préparé par la logique et l'enthousiasme pour l'épopée et l'éloquence; libéral, protestant, moraliste et poëte; qui célèbre la cause d'Algernon Sidney et de Locke, avec l'inspiration de Spenser et de Shakspeare; héritier d'un âge poétique, précurseur d'un âge austère, debout entre le siècle du rêve désintéressé et le siècle de l'action pratique; pareil à son Adam qui, entrant sur la terre hostile, écoutait derrière lui, dans l'Éden fermé, les concerts expirants du ciel.

John Milton n'est point une de ces âmes fiévreuses, impuissantes contre elles-mêmes, que la verve saisit par secousses, que la sensibilité maladive précipite incessamment au fond de la douleur ou de la joie, que leur flexibilité prépare à représenter la diversité des caractères, que leur tumulte condamne à peindre le délire et les contrariétés des passions. La science immense, la logique serrée et la passion grandiose, voilà son fond. Il a l'esprit lucide et l'imagination limitée. Il est incapable de trouble et il est incapable de métamorphoses. Il conçoit la plus

haute des beautés idéales, mais il n'en conçoit qu'une. Il n'est pas né pour le drame, mais pour l'ode. Il ne crée pas des âmes, mais il construit des raisonnements et ressent des émotions. Émotions et raisonnements, toutes les forces et toutes les actions de son âme se rassemblent et s'ordonnent sous un sentiment unique, celui du sublime, et l'ample fleuve de la poésie lyrique coule hors de lui, impétueux, uni, splendide comme une nappe d'or.

I

Cette sensation dominante fit la grandeur et la fermeté de son caractère. Contre les fluctuations du dehors, il trouvait son refuge en lui-même; et la cité idéale qu'il avait bâtie dans son âme demeurait inexpugnable à tous les assauts. Elle était trop belle, cette cité intérieure, pour qu'il voulût en sortir; elle était trop solide pour qu'on pût la détruire. Il croyait au sublime de tout l'élan de sa nature et de toute l'autorité de sa logique; et, chez lui, la raison cultivée fortifiait de ses preuves les suggestions de l'instinct primitif. Sous cette double armure, l'homme peut avancer d'un pas ferme à travers la vie. Celui qui se nourrit incessamment de démonstrations est capable de croire, de vouloir, et de persévérer dans sa croyance et dans sa volonté; il ne tourne pas à tout événement et à toute passion, comme cet être changeant et maniable qu'on appelle un poëte; il demeure assis dans

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