COMMUNICATIONS from the Ministers of Foreign Powers to the Government of the Sublime Porte, relative to the Differences between Russia and Turkey. March to December, 1827. No. 1827. Page 1. The Austrian Minister to the Reis Effendi.... Constantinople, 12th Mar. 1099 2. Instruction to the Prussian Dragoman........ Buyukdéré,... 17th Aug. 1101 S. The British, French, and Russian Ambassadors to the Reis Effendi...... Constantinople, 10th Nov. 1103 4. Instructions of do. to their Dragomans.... Constantinople, 1st Dec. 1105 (1.) The Austrian Minister to the Reis Effendi. Constantinople, ce 12 Mars, 1827. LA Sublime Porte a si souvent rendu justice à la pureté, et à l'invariabilité des sentimens d'amitié de la Cour Impériale d'Autriche, qu'il seroit superflu de lui en renouveller l'assurance. C'est par une suite de ces sentimens dont Sa Majesté n'a cessé de donner des preuves réelles à Sa Hautesse toutes les fois que l'occasion s'en est présentée, qu'elle a donné l'ordre au Soussigné d'appeler l'attention la plus sérieuse de La Sublime Porte, sur un objet que touche de près les intérêts les plus essentiels de cet Empire, et auquel l'Empereur a voué depuis des Années sa constante sollicitude. Le Soussigné a déjà eu l'honneur, il y a vingt mois, d'exposer au Ministère Ottoman, les raisons qui ne permettaient point à Sa Majesté de voir avec indifférence la prolongation indéfinie des troubles qui désolent une partie de la Turquie Européenne; il lui a développé alors les motifs très graves qui devaient engager la Sublime Porte à aviser aux moyens les plus propres et les plus efficaces de mettre un terme à ces troubles, et de parvenir à une pacification prompte, veritable, et solide des Provinces insurgées. Ces memes raisons de sollicitude de la part de l'Empereur, ces mêmes motifs déterminans du côté de la Porte, non seulement subsistent encore aujourd'hui dans toute leur force, mais ils ont acquis depuis lors un tel dégré d'importance, d'urgence même, que la Cour Impériale et Royale ne sauroit plus garder le silence, qu'elle s'étoit imposé depuis cette époque. En élevant encore une fois la voix pour cet objet, l'Empereur a la conscience de remplir un devoir sacré qui lui est dicté, et par l'intérêt de ses peuples, et par celui d'un Empire ami et voisin tel que l'Empire Ottoman. Cette pacification, l'objet des vœux les plus ardens et les plus constans de l'Autriche, est reclamée par l'intérêt véritable de la Porte elle même, par celui de l'Europe entière, enfin par celui en particulier de l'Autriche. Quand le Soussigné, par ordre exprès de sa Cour, et de concert avec les Ministres de quelques autres Puissances amies et allićes, a abordé pour la première fois cette même question, la Sublime Porte lui a répandu que la pacification se ferait, que Sa Hautesse était toujours disposée à pardonner à ceux de ses Sujets égarés, qui rentreraient dans leur devoir, et qu'avec l'aide de Dieu elle réduiroit par la force des armes ceux qui persistéraient dans leur révolte. Près de deux Années se sont écoulées depuis lors, et quel a été le fruit, le resultat des efforts immenses, des sacrifices incalculables faits par le Divan? Les Insurgés sont ils rentrés de bon gré dans leur devoir ? Ont ils été soumis par la force des Armes ? L'insurrection ne subsisteelle pas aujourd'hui encore dans toute sa vigueur? Les Ottomans peuvent ils se considérer comme maitres paisibles du Pays quand les habitans, les Districtes mêmes, où l'insurrection a été comprimée momentanément, se lèvent de nouveau en armes, dès qu'ils ne sont plus contenus par la présence des troupes Turques? Ce que la Porte n'a point pu effectuer dans le cours de près de 6 Années il est très peu probable qu'elle l'atteigne par des moyens qui s'affaiblissent évidemment d'année en année. Elle ne pourrait peut-être pas si les Puissances Etrangères demeuroient spectatrices impassibles de la lutte, et elle le pourra bien moins dès que quelques uns d'entre elles se prenoncent, ainsi qu'elles le font. Mais supposé même que par de nouveau efforts redoublés, la Porte réussisse à s'emparer des places et des Iles restées entre les mains des Insurgés, ce resultat pourra-t-il être obtenu autrement que par de nouveaux torrens de sang, que par l'extermination totale des Habitans? Un tel plan ne saurait trouver sa place dans le cœur magnanime d'un Prince appelé par la Providence à être le Père de ses Peuples. L'expérience de 6 Années passées doit avoir prouvé à la Porte, que le véritable moyen de ramener les esprits égarés et de pacifier la Grèce, ne se trouve pas dans la seule voie des Armes; une pareille pacification ne pourrait plus porter que le caractère de la destruction, ou bien celui d'une feinte soumission des Insurgés. Dans l'un comme dans l'autre de ces cas, où se trouveraient les garanties du repos dans l'avenir, et dans l'avenir même le plus prochain? Or ce que les Puissances voudraient obtenir, ce que notamment l'Autriche désire, vû la situation géographique de son Empire, ses nombreux contacts avec la Turquie, et les pertes très sensibles qu'éprouve la partie la plus florissante de son Commerce, et de sa Navigation, par la perturbation de la Paix publique dans le Levant,-foyer d'où l'esprit révolutionnaire, tant que subsistera l'Insurrection des Grecs, ne cessera de menacer les Etats voisins. Ce n'est pas seulement un aplanissement apparent et pas sager des troubles dans le moment actuel; c'est le gage, et la garantie d'une tranquillité stable et solide. Cette garantie du repos et de la tranquillité future de la Grèce, et de sa soumission durable ne peut se trouver que dans la perspective, et dans la certitude que leur donnerait la Porte qu'en rentrant sous l'autorité de Sa Hautesse, leur sort, leur existence civile, et leur bien être futur ne seront point menacés, mais améliorés, et mis à l'abri des réactions et des maux qu'ils ont souffert, et dont ils craignent le retour. Les Cabinets de St. Pétersbourg, et de Londres ont communiqué à celui de Vienne les plans qu'ils jugent propres à atteindre ce but salutaire. Sa Majesté Impériale y a reconnu non seulement tout l'intérêt que ces deux grandes Puissances attachent à un objet auquel P'Empereur a voué lui même depuis des Années sa plus vive sollicitude, mais elle y a reconnu de plus la nécessité urgente et indispensable pour la Porte de conduire, par les moyens convenables, à son terme, dans le plus bref délai possible, cette lutte déplorable. Les démarches des Représentans des deux Cours de Russie et d'Angleterre, et celles des autres Missions des Cours Alliées auprès de la Porte, ne peuvent lui laisser le moindre doute sur la réalité du fait, des plans susmentionnés, comme sur l'existence de cette nécessité indispensable pour elle. Le Soussigné a l'ordre d'appeler l'attention la plus sérieuse de la Sublime Porte sur les propositions et les communications, qui lui seront faites par Messieurs les Représentans des deux Cours susdites; il la prie de les peser mûrement dans sa sagesse, et de réfléchir aux conséquences incalculables, qu'une résolution inconsidérée, et contraire à ses véritables intérêts, et aux vœux des Puissances ses Amies, pourrait avoir pour cet Empire. Organe d'une Cour amie, qui ne sait ni feindre un sentiment, ni cacher une vérité, qui ne cherche point à plaire, ni ne craint de déplaire, le Soussigné se flatte que le Ministère Ottoman voudra bien accueillir cette ouverture avec la même bienveillance, la même confiance, dont il lui a déjà donné tant de preuves dans d'autres occasions bien moins importantes que celle-ci. Le Soussigné, &c. S. E. Le Reis Efendi. MONSIEUR, OTTENFELS. (2).-The Prussian Minister to his Dragoman. Buyukdéré sur le Bosphore, ce 17 Aout, 1827. Vous vous présenterez demain dans la matinée chez Son Excellence le Reis-Efendi, et vous lui ferez confidentiellement la Communication suivante de ma part. Dans un Mémoire rémis à la Sublime Porte, le 12 du mois de Mars dernier, à l'époque où les Représentans de France, de Grande Brétagne, et de Russie, venoient de communiquer au Divan le Protocole du 4 Avril, 1826, j'ai develloppé avec une franchise sans réserve toutes les considérations qui devoient déterminer le Gouvernement de Sa Hautesse à accepter les moyens qui lui étoient offert pour pacifier la Grèce. Je lui ai désigné ces moyens comme présentant l'unique chance d'éviter les crises que ses amis désiroient lui épargner, et dont les effets pourroient finalement être hors de tout calcul. Enfin, après avoir épuisé tous les argumens qui militoient en faveur des propositions énoncées par les Cabinets Alliés, je n'ai pas dissimulé à Son Excellence le Reis-Efendi, ma conviction intime, qu'un réfus même absolu de la part du Divan ne changeroit rien aux termes de l'arrangement arrêté entre les Puissances Signatrices du Protocole, et qu'en dernière analyse, une nécessité impérieuse pourroit imposer à l'Europe l'obligation de trancher le nœud, que l'amitié et la bienveillance ont essayé en vain jusqu'ici de délier. Au lieu de profiter de ces avertissemens salataires, que tous les vrais amis de la Porte lui ont simultanément offerts, le Divan, en s'exagérant ses propres ressources, a préféré repousser les conseils de l'amitié, il n'a tenu aucun compte ni des vœux, ni des inquiétudes, ni des besoins réels qui lui ont été signalés, et en ne répondant que par une série de réfus à une longue suite d'actes de déférence, il a forcé trois Grandes Puissances à chercher à pourvoir, par d'autres moyens, à la stabilité du repos de l'Europe. C'est ainsi que le Protocole du 4 Avril de l'Année passée, a été suivi du Traité de 6 Juillet dernier, et c'est ainsi que de nouveaux refus et de nouveaux incidens motiveront encore de nouvelles combinaisons, de nouvelles Stipulations et de nouvelles mesures; jusqu'à ce que la Porte se pénétre, que la Pacification de la Grèce, qui est de nécessité absolue pour l'Europe en général, l'est encore, et à plus forte raison, pour l'Empire Ottoman en particulier. Enfin ce sera encore ainsi, qu'en persévérant à se réfuser aux propositions justes et conciliantes, que les trois Cours ont adressées jusqu'ici à la Porte, elle les contraindra à ne consulter désormais que leurs intérêts, leur puissance et leur dignité. Dès lors la question changera de face; les conditions remplaceront les propositions, les nécessités les convenances, et la force triomphera de la résistance, que l'amitié et la raison ont inutilement essayé de vaincre. Autant cet avenir est sombre et alarmant, autant il est inévitable et prochain, si la Porte persiste, à dédaigner les conseils que ses véritables amis lui font parvenir une dernière fois. Toutefois il est tems encore d'écarter les dangers imminens qu'ont attirés sur l'Empire Ottoman les réfus multipliés d'obtempérer à des nécessités, qui de jour en jour, deviennent plus urgentes et plus impérieuses. Mais le tems presse, les évènemens marchent, et ce ne seroit pas la première fois que la rapidité avec laquelle ils se succèdent, feroit naitre des combinaisons que la politique et la bonne foi des Cabinets ne sauroient ni prevoir, ni arrêter. Que le Divan accepte donc les Propositions que les Représentans des Cours de France, de Grande Bretagne et de Russie viennent de lui adresser par leur Note collective d'hier, qu'il saisisse la main sécourable que lui tendent ses amis; qu'il réponde avec confiance à leurs ouvertures; et qu'il se persuade enfin, que le seul moyen de préserver de toute atteinte ses droits, ses intérêts et sa dignité, consiste à accueillir avec bienveillance et avec cordialité des Propositions, qui n'ont d'autre but que de faire cesser un état de choses devenu désormais incompatible avec les véritables intérêts de la Porte, avec la sûreté de Commerce en général et la parfaite tranquillité de l'Europe. Son Excellence le Reis Efendi n'ignore point que la Prusse n'est pas Signatrice du Traité conclu à Londres le 6 Juillet dernier. Cette circonstance même doit lui fournir une nouvelle garantie de l'impartialité et du désintéressement du conseil, que, suivant les Ordres exprès du Roi, notre auguste Maitre, je me fais un devoir de lui offrir dans cette grave occurrence. La Prusse n'a pas varié, elle ne variera pas dans ses sentimens envers le Divan; mais elle veut ce que veulent ses Alliés, elle veut sans réserve le but que se proposent la France, la Grande Bretagne, et la Russie, en cherchant à assurer la Paix intérieure et extérieure de l'Empire Ottoman, à arrêter une déplorable effusion de sang, à préserver une Population Chrétienne de sa destruction, et à écarter les élémens de trouble et de discorde, qui, depuis trop long tems, menacent la tranquillité de l'Europe. Je supplie donc une dernière fois le Ministère Ottoman de ne pas s'abuser plus long tems sur les positions respectives. Il doit avoir compris aujourd'hui quels sont les vœux des trois Puissances Signatrices; il ne peut pas ignorer que ces Puissances possèdent tous les moyens nécessaires pour réaliser ces vœux; et il doit également comprendre quel avenir la Sublime Porte se prépare en s'obstinant à repousser les avertissemens, les conseils, les prières mêmes de ses amis. Vous déposerez, Monsieur, entre les mains de Son Excellence le Reis Efendi copie vidimée des présentes Instructions. L'Interprète de la Légation Prusse. MILTITZ. (3.)- The British, French, and Russian Ambassadors to the Reis Effendi. Constantinople, le 10 Novembre, 1827. LES Représentans des trois Cours Alliées de France, de Grande Bretagne, et de Russie, ayant pris connoissance des questions que Son Excellence le Reis Efendi a chargé leurs Interprètes de leur adresser, ont l'honneur d'y répondre dans la présente Note, de la seule manière qui soit compatible avec ce qu'ils sont fondés à préjuger des sentimens de leurs Cours, sur un pareil projêt. 1ère Question.-Veut-on se desister entièrement de la Question Grecque? Les Représentans manqueroient à leur devoir et à la vérité, si, répondant à cette question, ils ne repetoient pas la déclaration déjà |