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Point de commendant, point de troupe, point de prison, point de bourreau; toujours dans les petits endroits un tas de parents ou d'alliers qui se soutiennent tous, en un mot l'impunité antière, malheur aux étrangers. Je pourrois vous nommer un grand nombre de personne assassinées dans tous les villages de ces contrées, françois, anglois et espagnols sans aucunes autre suittes, mais je me contente de vous en indiquer deux dernièrement assacinées, Mr. Guyon le jeune qui a étudié a Montréal a tué son beau père d'un coup de fusil aux Kas, et hier au soir ici un nomé Bellerose en a tué un autre a coup de couteau. Dans un mois j'ay bien peur d'en compter dix. Tout le reste est de même et encore pire pour le spirituel. Les festes les plus solennelles et les dimanches sont des jours destinés au bal et a l'yvrognerie, par consequent aux querelles et aux batailles. Les ménages brouillés, les pères et mères en discorde avec leurs enfants, des filles subornées et enlevées dans les bois, mil autres désordres que vous pouvez inferer de ceux cy, peuvent-ils souffrir un prêtre qui n'épargne rien pour leur mettre leurs fautes dans tout leu jour devant les yeux, les en reprendre avec vigueux en particulier et en public sans se venger au moins par leur langue de la geine ou il les reduit et de la honte ou ils sont exposés, car souvent ils se croyent bien cachés. De la ils le calomnient en toute façon, le traitent comme ils veulent sans rien craindre. Les bêtises qu'un seul piqué au vif peut dire s'augmentent dans un autre, augmentent encore plus dans les voyages, et de village en village, enfin voila un monstre a étouffer. Concluez ce qu'il vous plaira, pour moy voici ma conclusion.

Je vais me retirer dans mon presbytère d'abord qu'il sera fini, avec mon bedeau et un garçon; alors Dieu veuille que les calomnies cessent au loin, mais j'en doute. La religion est trop persécutée icy pour ne pas tacher d'accabler ceux qui la soutiennent. Je vous prie en même tems de considerer que je suis seul, abandonné a moy même; et quoique que j'aye beaucoup de bons livres, comme Pontas, Lamet et Fromageau, Ste Beauve, les conférences d'Anger, la conduite des âmes, la conduite des confesseurs, le dictionnaire des conciles, le dictionnaire théologique, Collet, toute l'histoire ecclésiastique, quantité de sermonnaires et beaucoup d'autres livres," malgré cela je me trouve souvent embarrassé dans plusieurs cas particuliers dans ces endroits. Comme par exemple presque tous les barbares de toutes les nations. étant en guerre aussi bien avec les Royalistes qu'avec les Ameriquains et les tuant et pillant journellement, est-il permis aux françois et aux Espa

"The books referred to are doubtless the following: Jean Pontas, Dictionnaire des Cas de Conscience, 2 vols. (Paris, 1715, 1724, 1728), with the two volumes of continuation by Lamet and Fromageau, Supplément au Dictionnaire des Cas de Conscience (Paris, 1733); Jacques Sainte-Beuve, Résolutions de plusieurs Cas de Conscience, 3 vols. (Paris, 1689-1704, 1705-1715); Conférences Ecclésiastiques du Diocèse d'Angers, 24 vols. (Paris, 1775-1778); Roger François Daon, Conduite des Ames dans la l'oie du Salut (Paris, 1750, 1753); id., Conduite des Confesseurs dans le Tribunal de la Pénitence, selon les Instructions de Saint Charles Borromée et la Doctrine de Saint François de Sales (Paris, 1738, 1740 ... 1773, many editions); Pons-Augustin Alletz, Dictionnaire Portatif des Conciles (Paris, 1758, 1764); id., Dictionnaire Théologique Portatif (Paris, 1756, 1767, etc.); Pierre Collet, Institutiones Theologicae, 3 and 5 vols. (Paris, 1744-1745, 1747-1748, ... 1775); and the Abbé Claude Fleury's Histoire Ecclésiastique, 20 vols. (Paris, 1691-1720, and many subsequent editions), with perhaps the continuation by Fabre. ED.

gnols qui sont en paix avec les uns et les autres d'acheter de ces barbares leurs dépouilles qu'ils retirent à bon marché, et quelle conduitte tenir dans le for de la conscience? Les sauvages ne vendant leur viande, leur huile, leur suif que pour l'eau de vie que les Espagnols et les anglois ne font aucune difficulté de leur donner, comment feront les francois pour en avoir? Ces commerçans surtout ne voulant en vendre que pour de la peleterie que ce pauvre père de famille n'a point et par la se voit réduit a manger du mais a l'eau pure dans tous

ses travaux.

Encore une autre affaire qui demande une attention de votre part à me donner une décision claire et précise, est que le pere Ferdinand Formar vicaire général a philadelphie de l'évêque élu des provinces. unies de l'Amerique, m'écrit de la part de cet évêque Mr Carrol de publier un jubilé pour tous les fidels catholiques de l'Amerique qui a été retardé par les guerres. J'ay reçu ce mandement l'hiver dernier, je n'en ai seulement pas parlé et je n'en parleray point qu'après vos ordres. Je trouve singulier que l'addresse de ma lettre soit à Monsr Gibault grand vicaire de Monseigneur l'évêque de Quebec, et que reçoive inclus un mandement d'un autre évêque. Je recevrois plus volontiers une interdiction de mon évêque que des honneurs d'un autre. ainsi n'ayant aucune certitude de la distraction de cette partie du diocèse de Québec, je ne puis suivre que vos ordres.

Un Carme déchaussé, allemand, agé de 34 ans, ayant ses lettres de prétrise, un certificat du colonel du régiment dans lequel il servit d'aumonier jusqu'a la paix, des lettres de Grand vicaire pour desservir les bords du Mississippi sans mention d'un seul nom marqué, se faisant nomer l'abbé de St Pierre," est venu il y a un an ici de la part de Mr Carrol évêque élu de l'Amerique duquel émanent ses lettres. Je n'ai osé luy rien dire sans vos ordres et je ne vous en ay pas parlé plutot, me disant qu'il s'en retournoit en France par la Nouvelle Orleans, cependant il est encore aux Illinois. Il m'a paru bien zélé mais d'un zele bien emporté pour ces pays sans justice. Ainsi vous ordonnerez tout ce que vous jugerez propos dans ces conjonctures. Je vous supplie de me recommander à Dieu dans vos SS. sacrifices vous souvenant des freres absens et de me croire avec respect et antiere obéissance, Votre très humble, très obéissant soumis serviteur F. GIBAULT, Prêtre.

Au poste Vincennes le 6e juin 1786

VI. FATHER GIBAULT TO THE BISHOP, MAY 22, 1788." Monseigneur,

Il paroit par votre silence que vous avez oublié jusqu'à une réponse sur des articles où je devois necessairement être embarrassé et dont l'eclaircissement de votre part ne pouvoit souffrir un si long delai. L'état malheureux où vous me supposiez il y a deux ou trois ans auroit dû vous donner assez de compassion pour ne pas oublier entièrement un prêtre qui n'a cessez un seul moment de la vie de sacrifier non seulement ses aises et son repos, mais d'exposer sa propre vie à la fureur des Barbares pour remplir son ministère dans les mêmes vues et

12 Father Ferdinand Farmer (Steynmeyer), S. J., a priest serving many years in New Jersey, Pennsylvania and New York, died August 17 of this year. 13 See Ill. Hist. Collections, II. 630, n. 78.

14 Archives of the Archiepiscopal Palace, Quebec. A. L. S.

avec les mêmes intentions qu'il en avoit fait le sacrifice entre les mains de son Evêque. Je n'aurois cependant pas dù m'attendre à cette oublie, puisque j'ay oté sans peine ce qui pouvoit donner des soupçons, quoiqu'injuste, sur ma façon de vivre. Il y a plus d'un an que non seulement je n'ay point de boisson chez moy mais je n'en bois pas même un coup, n'y vin n'y eau de vie, je n'y pense point, ce n'est point voeux, ce n'est point non plus un sacrifice, car quoiqu'on ait pu vous rapporter, je n'ay jamais eu d'attache à aucune boisson, qu'une certaine mode de boire un coup d'eau de vie en voyageur, ny pensant seulement pas quand je n'en avois pas. Il falloit donc que ceux qui vous ont rapporté des abominations aussi affreuses que celles dont vous me parlé dans votre dernière lettre ayent été poussé par le pere du mensonge, ou que je les eusse repris trop fortement sur leurs vices et mauvaise conduite, car je ne vois point d'autres causes de leur calomnie. Il seroit inutile de vous repeter ce que je vous ay dit si au long dans ma dernière, il vaudroit bien mieux que je fusse sous vos yeux que d'être si eloigne. Je vous prie donc en conséquence de considérer que voila vingt ans passé que je dessers ces contrees, sans arrets, sans pour ainsi dire sans demeure fixe, presque toujours en voyage, dans toutes les saisons de l'annee, toujours exposé à être massacré par les Barvares comme une infinité de personnes l'ont été dans les mêmes routes, et même dernièrement le Sr Paul Desruisseaux que vous devez avoir connu à Quebec tué et le Sr Bonvouloir blessé si près de moy que j'etois tout couvert de leur sang mon age de cinquante un ans accompli, le besoin que j'ay d'être plus recueilli, apres tant de dissipations qu'entreinent presqu' inevitablement tant de voyages et de si longs cours, la repugnance que j'ay à servir sous un autre évêque soit en Espagne ou en Amérique republicaine, et mille autres raisons, tout cela, dis-je, bien considéré, j'espére de votre bonté mon rapel, que je vous demande instament et à genoux et je crois suivre en cela la volonté de Dieu qui me l'inspire pour mon salut. Et pour l'opposition ou la crainte que j'aye été ou que je fusse porté pour le République américaine, vous n'avez qu'a relire ma première lettre ou je vous rends compte de notre prise et ma dernière ou je vous envoye un certificat de ma conduite au poste Vincennes, dans la prise duquel on disoit que j'avois trempé, et vous verrez que non seulement je ne me suis mêlé de rien, mais au contraire j'ay toujours regretté et regrette encore tous les jours les douceurs du Gouvernement Brittannique. Pour les secours spirituels des peuples de ces pays je peux vous assurer qu'ils n'en manqueront encore moins qu'autrefois puisqu'ils ont un prêtre aux Kaskaskias," un autre aux Kahokias et qu'ils ne seroient pas longtems sans en avoir un au poste de Vincinnes si j'en sortois, etant le poste favori du Congres.

Ainsi, Monseigneur, tout conspire à me faire espérer mon rapel et le plutot sera le meilleur, car le tems qui sépare l'effet des désirs est toujours très long. Je l'espère ardemment et je sacrifieray le reste de mes jours à vous en témoigner ma reconnaissance. C'est dans cette espérance que j'ay l'honneur d'etre, Monseigneur, De Votre Grandeur, Le tres humble, tres obéissant et tres soumis serviteur, P. GIBAULT, Prêtre.

Au poste Vincennes

Le 220 may 1788.

15 Father de la Valinière. There is an account of him in Ill. Hist. Collections,

II., introduction, p. cxxxi ff.

AM. HIST. REV., VOL. XIV.-36.

REVIEWS OF BOOKS

BOOKS OF MEDIEVAL AND MODERN EUROPEAN HISTORY

Studies in English Official Historical Documents.
HALL, F.S.A., of H. M. Public Record Office.

1908. Pp. xv, 404.)

By HUBERT (Cambridge:

University Press. 1908.
A Formula Book of English Official Historical Documents.

Part

I., Diplomatic Documents. Edited by HUBERT HALL, F.S.A., of H. M. Public Record Office. (Cambridge: University Press. 1908. Pp. xvi, 170.)

It is generally recognized that with respect to the science of archives and the study of diplomatics the British Isles are far behind such countries as France and Germany. The central archives of England are, in spite of the mass of materials in private hands, fuller and richer than those of any other European country, and large sums have been spent in publishing or calendaring selected sets of documents; yet historical research is continually hampered by the absence of such tools as the French student possesses in the official Inventaires and in the comprehensive manuals of Langlois and Stein, while for the local archives a beginning of systematic effort has still to be made. In the field of diplomatics "English scholarship has toiled painfully in the wake of foreign science", and while some work of excellent quality has recently been done, great tracts of territory lie unexplored, and the English language can show no parallels to the manuals of Giry and Paoli and the German handbooks of diplomatics. Into this borderland between the domain of the historian and that of the archivist Mr. Hubert Hall has now ventured. As an official of the Public Record Office he has seen the problems of the scores of British and foreign investigators who have come to him for counsel and guidance, and as a lecturer at the London School of Economics he has given systematic instruction in palaeography and diplomatics and organized the efforts of his students in co-operative enterprises of permanent value. The results of this experience he here seeks to make available in a volume on English official documents of an historical character, considered under the three aspects of archives, diplomatics, and palaeography. As is inevitable in so vast and so little cultivated a field, the book disclaims anything like completeness or finality-its author even calls it a "collection of desultory studies" but it covers a wide range of topics compactly and from the sources, and is everywhere suggestive and full of meat. Some topics are dismissed too briefly and some not touched—we miss,

for example, an account of medieval formularies and a discussion of the early history of the practice of enrollment-but there is much pioneer work, and a book of this sort should be welcomed for what it does contain rather than criticized for what it does not.

The first part treats of the history, classification, and analysis of English archives, and is accompanied by a number of valuable appendices illustrating various phases of the subject. The author pleads throughout for a structural and analytic classification of public records instead of the more or less accidental system which has come to prevail, and he insists that each historical problem be approached by seeking to determine first of all what materials once existed for its study and what were their relations. His emphasis upon the importance of viewing the sources as a whole and taking account even of those which have disappeared will come as a surprise to those to whom historical investigation means simply an unreflecting search through catalogues and calendars. Dilettante methods of study are also responsible for the neglect of whole classes of material. "The historians of every country in the past have displayed a notorious lack of initiative in the discovery of materials "; and "whilst time and money and still more precious scholarship have been lavished upon the publication and republication of historical texts which possess a conventional or a sensational interest, comparatively little attention has been paid to the outlying sources". A most interesting object lesson in the value of the less obvious documents would be the arrangement and publication of all of the records of the English central and local government during some representative year.

The treatment of palaeography is brief and sketchy, but the section. on diplomatics fills half the volume and is of interest to the student of constitutional and legal history as well as to the professed devotee of the auxiliary sciences. Mr. Hall interprets the term official record broadly, including not only writs and charters but state papers, departmental instruments, surveys, inquisitions, accounts and judicial proceedings; and while the continental background is not forgotten, he shows the nature of the distinctly English types and brings together a mass of information for which we should look in vain in the foreign manuals. Almost every page reveals the gaps in our knowledge and the absence of that monographic investigation of English topics which is a necessary prerequisite to such comparative studies as have recently been attempted in Erben's Urkundenlehre and in the Archiv für Urkundenforschung. At no point is this need greater than in the AngloSaxon period, and we should be especially grateful to Mr. Hall for his courage in essaying a provisional treatment without awaiting the volume. which has been so long expected from Mr. W. H. Stevenson. A critical sifting of the Anglo-Saxon charters is one of the most pressing needs of historical scholarship, for "they are still, to the great majority of students, merely typographical abstractions of constitutional, eco

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