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Le Eudget général des dépenses de l'exercice 1871-72 s'élève après conversion de la monnaie nationale en monnaie forte, à 2,502,441 piastres 87 cents.

Le produit des 10 pour cent dettes de la Révolution, du 1er Octobre, 1872, au 31 Mars, 1873, s'élève à 97,772 piastres 36 cents.

Le produit de la surtaxe des 25 pour cent, durant la même période, s'élève à 215,678 piastres 76 cents, et celui des 20 pour cent à 217,145 piastres 95 cents; total: 432,824 piastres 71 cents.

L'exactitude de ces chiffres ressortira clairement de l'examen des comptes généraux qui vous seront envoyés très-prochainement.

GUERRE ET MARINE.

L'année dernière nous avions entretenu le Corps Législatif des grandes difficultés qui s'opposaient à l'organisation définitive de l'armée. Elles ont un peu diminué sans s'effacer complètement.

La Loi du 24 Juillet, 1872, rendue par le Corps Législatif sur la durée du service militaire dans l'armée de terre, a eu sa pleine exécution dans beaucoup d'arrondissements de la République. Il reste à voir s'exécuter, pour combler le vide existant dans l'armée, la loi du recrutement par le tirage au sort.

Ce n'est pas sans regret que nous sommes obligés encore cette année de vous parler du mauvais état des hôpitaux militaires de la République qui tombent en ruines. Partout, ces établissements méritent des réparations qui ont été signalées au Département de l'Intérieur. Il est prouvé, quoiqu'il en soit, que les malades de ces divers établissements sont entourés de tous les soins et pourvus de tout leur nécessaire.

Relativement à la question de réparations, nous vous parlerons aussi de nos arsenaux et magasins d'artillerie, qui, comme le reste des édifices publics, ont besoin d'être restaurés. Dans ces établissements se poursuivent activement les réparations de nos armes, et il leur est pourvu de tout pour la conservation, autant que possible, des engins de guerre qui y sont en dépôt.

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Dans le prochain Budget qui va être soumis au Corps Législatif, une allocation de 40,000 piastres, additionnelle à "matériel" et entretien de l'armée," lui sera demandée pour acquisition de fusils et de pièces de campagne dont sont privés nos arsenaux, et que déjà nous avons dû faire venir pour répondre aux éventualités. Il n'est pas à douter que ce chiffre en sus sera accordé, car il est d'urgente nécessité d'effectuer cette dépense.

Un fait qu'il est facile de comprendre, c'est l'embarras dans lequel se trouvent les commandants de départements en n'ayant, chacun, qu'un seul adjoint et un secrétaire. Cette insuffisance étant évidemment reconnue, le budget de la guerre demande à en

consacrer deux à chacun de ces fonctionnaires, en raison des grands services qu'ils peuvent être appelés à rendre dans un moment urgent et sur des points différents. Il sera aussi demandé deux adjoints aux bureaux de la Secrétairerie d'État de la Guerre.

En Juillet de l'année dernière, des vêtements de drap commandés en Europe n'ont pu arriver en Décembre pour habiller l'armée le 1er Janvier expiré, ainsi que le Gouvernement en avait le désir, Maintenant ils sont arrivés, et la répartition de ces effets militaires se fait dans tous les arrondissements de la République.

Cette commande faite par l'entremise de notre Ministre Plénipotentiaire d'alors, le Général Brice, a été effectuée dans les conditions les plus avantageuses à l'État.

Il en est de même pour 10,000 paires de chaussures que notre Ministre a cru devoir acheter, vu les conditions avantageuses dans lesquelles il les avait rencontrées. Ces chaussures étaient indispensables pour compléter l'habillement de l'armée. Ces fournitures rendues ici, tous frais compris, s'élèvent à 100,000 piastres. Il y a là une différence avec le chiffre de 75,000 piastres voté pour cette dépense.

C'est ici l'occasion de reconnaître qu'il a été impossible de reculer devant l'impérieuse nécessité d'habiller nos soldats d'une façon telle qu'il doit même résulter des économies pour l'État; car en envisageant les dépenses faites pour habiller l'armée chaque année en toile bleue (ce qui ne se conserve pas au-delà de trois mois), quand on peut lui donner des vêtements de drap pouvant durer environ trois ans, on arrive, calcul fait, à reconnaître que la dépense de toile bleue, confection, &c., doit dépasser, au bout de e temps, le prix des vêtements de drap. C'est là un avantage immense pour le fisc. À part de cette considération il est arrivé le jour où nous devons finir avec ce costume de toile bleue, qui rappelle n quelque sorte le souvenir de nos récentes dissensions.

L'organisation de la marine, comme le prescrit la dernière loi sur la matière, n'a pas pu avoir son plein et entier effet en raison des événements d'une haute gravité survenus dans le Nord. Le Gouvernement, pour sauvegarder la paix, fut obligé d'envoyer stationner dans les eaux du Cap Haïtien la corvette Union, qui était destinée à être mise en réserve. Mais, contre toutes les prévisions, cette station n'a pas duré moins de neuf mois; car ce n'est qu'en Mars dernier que l'Administration supérieure a pu faire revenir ce navire dans nos eaux et licencier, le 15 Avril seulement, les 60 marins, pour rentrer dans le chiffre de 142 hommes voté au Budget.

Je dois toutefois vous dire que cette mesure, commandée par des motifs politiques que vous apprécierez, n'a cependant pas augmenté sensiblement le chiffre alloué à ce département.

Mise en vente, l'Adminis

La corvette Terreur a été désarmée. tration supérieure n'ayant reçu qu'une offre dérisoire de 500 piastres, a jugé plus à propos de la faire démolir. Elle espérait obtenir par la vente du fer, de la fonte et du cuivre qu'on en tirerait, des fonds suffisants pour l'acquisition d'une bonne chaloupe à vapeur capable de porter sur nos côtes, avec célérité, les résolutions. du Gouvernement en lui épargnant ces grands frais qu'exige la mise en train de nos forts navires. Déjà, par le travail de démolition, une bonne quantité de fer, de cuivre en a été retirée, et le Gouvernement se disposait à faire continuer ce travail quand une offre de 2,000 piastres lui parvint pour ce qui restait du navire; ce que le Conseil des Secrétaires d'État accepta.

Je vous ai entretenu, dans la dernière session, de l'insuccès qu'avait eu le Gouvernement dans les réparations exécutées sur le Mont Organise à Nassau, et de l'état pitoyable dans lequel cette corvette nous est revenue. Tenant à cœur de conserver ce navire, il prit la résolution de reprendre ces réparations en sousœuvre avec les seules ressources du pays et de les pousser jusqu'à obtenir un résultat satisfaisant. Son attente n'a pas été trompée. Ce navire, que généralement l'on croyait perdu, se trouve aujourd'hui dans un bon état de navigabilité, grâce à la persévérance du Secrétaire d'État à qui ce Département est confié, à la persistance de l'Amiral, au travail des ouvriers de notre Fonderie Nationale, et à la pratique du premier mécanicien du bord.

Le Gouvernement voulant sauver notre belle corvette Union, avait conçu le projet, l'année dernière, de l'envoyer aux États-Unis pour y être complètement refondue; mais, pour des raisons qui vous seront déduites, ce voyage a été différé. Néanmoins on y a exécuté certaines réparations urgentes qui la rendent propre encore à quelques services.

Comme le Gouvernement, vous comprendrez, sans nul doute, l'utilité d'une marine, non-seulement en vue de la surveillance de nos côtes, mais encore pour la promptitude des communications sur tous les points de la République, soit en transportant des dépêches à bref délai, soit en enrayant certaines combinaisons des ennemis de l'ordre public.

Aussi le Secrétaire d'État de la Mariné, tout en vous exposant dans le cours de cette session l'état de notre marine de guerre, qui réclame à un si juste titre toute la sollicitude du Gouvernement, vous démontrera l'insuffisance d'un seul navire affecté à ce service important, et vous demandera des fonds pour l'achat de deux avisos capables de remplacer l'Union.

Confiant dans votre patriotisme éclairé, le Gouvernement a l'espoir que vous voterez cette allocation, qui devra servir efficacement à consolider la sécurité de nos côtes, et que vous prendrez en

sérieuse considération les raisons qui ont motivé les différentes décisions qu'il a cru devoir prendre pour la sécurité publique.

INSTRUCTION PUBLIQUE.

Le Gouvernement continue la réorganisation de nos écoles nationales, que les événements avaient presque détruites.

Le matériel, cette partie si essentielle à leur fonctionnement, a été fourni en raison des ressources budgétaires très-restreintes dont dispose l'Administration de l'Instruction Publique.

Le personnel enseignant, par le plus grand contrôle possible, n'a cessé d'être l'objet de notre plus grande attention; et il a été ramené souvent à l'observance du devoir, malgré les justes motifs de défaillance et de découragement qui résultent de la position précaire où se trouvent ceux qui se livrent à l'enseignement primaire élémentaire.

Écoles Rurales.-L'année dernière, à l'époque où j'avais l'honneur de présenter au Corps Législatif la situation de cette branche importante du service, il n'existait dans toute la République que 37 écoles rurales et de quartier; aujourd'hui ces établissements ont atteint le chiffre de 122 et 4 sont en instance d'installation. Dans certaines localités, le zèle des autorités, nous disons même le zèle des habitants des campagnes, s'est largement déployé et a prêté un concours satisfaisant à l'organisation des écoles rurales. Dans d'autres, les efforts de l'Administration supérieure ont été jusqu'ici impuissants à réveiller les uns et les autres de la trop longue torpeur où ils vivent à propos de l'instruction publique. Cependant, à raison de notre persévérance, nous ne désespérons point de voir celles de nos communes qui se trouvent dans ce cas rentrer dans le courant des idées qui préoccupent le pays à ce point de vue. Une circulaire dans ce sens vient d'être adressée aux différentes autorités de ces communes retardataires, et nous avons l'espoir qu'à la fin de cette année toutes les communes de la République seront dotées de plusieurs écoles rurales, et qu'une suffisante expérience sera faite de l'in efficacité de l'organisation de cette partie de l'enseignement public.

Les rapports qui ont été faits à la Secrétairerie d'État de l'Instruction Pubiique par les corps surveillants et par des citoyens notables chargés d'inspecter nos établissements scolaires, annoncent que quelques écoles fonctionnent de la manière la plus satis

faisante.

Écoles Urbaines.-En général, aucune amélioration ne s'est produite dans la marche, dans les progrès de ces écoles les plus intéressantes du pays. Le nombre des élèves qui les fréquentent est resté le même; l'instruction s'y donne lentement, difficilement. Cependant il est juste de faire exception de quelques établissements qui, par le zèle et le dévouement des directeurs, fnctionnent à la

satisfaction du Gouvernement. A ces honorables directeurs, à. d'autres qui, bien que moins méritants, ont attiré notre attention, des primes d'encouragement ont été accordés dans la limite des faibles moyens dont l'Administration dispose.

Écoles nationales dites des frères; Écoles nationales dites des sœurs.-Les résultats obtenus par ces écoles sont satisfaisants; et, comme conséquence du mauvais fonctionnement de nos anciennes écoles nationales, celles qui font l'objet de ce chapitre (les écoles des frères et celles des sœurs) sont les plus recherchées et les plus sollicitées des familles, particulièrement à la capitale. Mais il est certain que du moment où le Gouvernement entreprendra la réorganisation de celles-là, elles s'élèveront toutes au niveau des autres.

Pour compléter le nombre de ces écoles votées au Budget de la République, il nous reste à fonder deux de garçons dont l'une au Cap et l'autre au Port-de-Paix, et quatre de demoiselles dans les localités suivantes: Cayes, Jérémie, Gonaïves, et Port-de-Paix. Elles ne l'ont pas été jusqu'aujourd'hui par manque du personnel dirigeant. Mais en ce moment deux sont en instance, et bientôt nous espérons voir fonctionner les autres.

Écoles secondaires et primaires de garçons et de filles.-Les écoles de garçons établies à Port-au-Prince, à Jacmel, aux Gonaïves, à Jérémie, à St. Marc, fonctionnent assez bien, mais avec un petit nombre d'élèves. Les inconvénients qui paralysent la marche de ces établissements ont été tant de fois signalés qu'il est inutile de les rapporter ici: il suffit de dire que ces inconvénients proviennent de l'insuffisante et de l'imparfaite organisation du service.

Les écoles de demoiselles sont au Port-au-Prince, aux Cayes, aut Cap, et à Jacmel. Cette dernière n'a été ouverte que depuis un mois. Il ne nous reste que Jérémie à pourvoir d'une école. Alors toutes celles inscrites au Budget seront enfin organisées. Une de ces écoles est signalée au Gouvernement comme réalisant de notables progrès. Deux dames institutrices étrangères ont été appelées à concourir au développement de l'école du Port-au-Prince, où il a été jugé nécessaire d'introduire l'étude de l'Anglais. Aux Cayes cette langue et l'Espagnole s'étudient avec succès.

Les Lycées. Ces établissements d'enseignement secondaire fondés à la capitale, au Cap, et aux Cayes, méritent toute l'attention et toute la sollicitude du Gouvernement. C'est, en effet, de ces institutions que doit sortir, dans quelques années, toute une pépinière de jeunes gens qui auront acquis des connaissances solides et utiles, connaissances qu'ils pourront mettre au service de leur pays en offrant ainsi au Gouvernement une large compensation à tout ce qu'il a entrepris et exécuté pour leur bonheur futur.

De nobles efforts que je signale à votre attention sont faits pour le personnel enseignant de ces établissements, qui rivalisent de [1875-76. LXVII.]

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