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préférable d'établir un chef responsable pour chaque Légation, indépendant des autres, résidant au siège même de sa mission et en communication constante tant avec nous qu'avec le Département des Affaires Étrangères du pays où il est accrédité. C'était une application plus conforme à la nécessité, de la pensée qui avait dicté la mesure adoptée par les Chambres; et cette augmentation du personnel n'aurait eu des inconvénients que si elle eût exigé une aug. mentation dans les dépenses votées. Mais il n'en a rien été, et c'est avec la même provision portée au Département des Relations Extérieures pour notre représentation à l'étranger que, grâce à une répartition que vous apprécierez, nous avons pu créer deux Légations distinctes, l'une à Paris, l'autre à Londres, dirigée chacune par un Chargé d'Affaires, ayant avec lui un Secrétaire.

Le Département des Relations Extérieures n'a pas manqué de donner suite à la généreuse résolution adoptée par les Chambres, concernant les portraits de l'honorable Sénateur Sumner, à faire exécuter pour être placés dans l'enceinte de la Chambre et du Sénat. La somme votée dans ce but a été mise à la disposition de notre Représentant aux États-Unis, et nous ne tarderons pas à posséder et à voir dans les salles de vos séances cette figure sympathique de l'homme qui a conquis tant de titres à la vénération du peuple Haïtien.

Nous avons dû recourir à l'arbitrage dans deux circonstances, dans le but de déterminer et de fixer les chiffres d'indemnité à accorder pour: (1) une réclamation comprise parmi celles déférées à l'exanien de la Commission Mixte Américano-Haïtienne, et (2) une autre réclamation produite par le Ministre Résident des États-Unis d'Amérique, en faveur de M. Teel, Agent Consulaire des États-Unis, arrêté dans le temps, sous prévention, non reconnue fondée, de fabrication de fausse monnaie. C'est M. Henry Byron, Vice-Consul de Sa Majesté Britannique, qui a été choisi par les deux parties pour árbitre dans ces deux circonstances.

Le Gouvernement éprouve une sincère satisfaction de porter à votre connaissance que les termes de notre double dette envers la France, échus depuis la clôture de la dernière session, et s'élevant à la somme de 2,792,234 francs 40 cents, ont été exactement payés. Cette régularité dans le paiement de notre dette a permis la reprise. du tirage des obligations de l'Emprunt abandonné depuis 1866.

Le Gouvernement est heureux et fier de ce résultat, qui relève le crédit du pays et le montre soucieux de faire face à des engagements sacrés.

Le Ministre Résident des États-Unis d'Amérique a demandé au Gouvernement de la République, en vertu des instructions et des pouvoirs qu'il a reçus à cet effet, de fixer avec lui, conformément à l'Article XXXVII du Traité d'Amitié, de Commerce, et d'Extradition

des Criminels Fugitifs entre les deux pays,* les pouvoirs et immunités des Consuls et des Vice-Consuls des parties respectives.

Le Gouvernement s'est empressé de satisfaire à cette demande en nommant pour son Plénipotentiaire M. Thomas Madiou, qui a reçu les instructions que réclamait la circonstance.

Le règlement des réclamations étrangères pour pertes essuyées pendant notre dernière guerre civile n'a pas manqué d'avoir une large part dans les préoccupations du Gouvernement. Ces réclamations ont été soumises, dans le temps, comme vous devez le savoir, à l'examen de Commissions Mixtes. Le rapport de la Commission Anglo-Haïtienne a été le premier prêt et déposé. Mais le Représentant de Sa Majesté Britannique, ne trouvant pas dans les principales décisions de cette Commission l'application des principes qui, selon son Gouvernement, devaient servir de règles à l'examen des réclamations présentées, une nouvelle Commission fut nommée, sur sa demande. Mais le nouveau rapport sur la question ne fut présenté qu'après la fermeture des Chambres.

Deux ou trois jours avant la clôture de la dernière session, la Commission Américano-Haïtienne déposa son rapport, et la Commission Franco-Haïtienne n'eut que le temps de remettre un état des réclamations admises et du montant de ces réclamations. Le Gouvernement s'empressa, toutefois, de demander l'autorisation de désintéresser les réclamants. Il lui fut répondu que la session était trop avancée pour que les Chambres eussent le temps d'exercer leur droit général d'examen et de créer les ressources qui pourraient être affectées au paiement des créances reconnues légitimes. Le règlement de ces affaires fut donc renvoyé à une prochaine session.

M. le Comte E. de Lémont, Chargé d'Affaires et Consul-Général de France, s'éleva contre cette décision, et, sur notre déclaration de ne pouvoir payer immédiatement le chiffre afférent à ses nationaux et admis par la Commission Franco-Haïtienne, il nous fit parvenir une note, en forme de protestation, dans laquelle il déclarait revenir sur les déductions opérées par la Commission et demanda la somme totale des réclamations, nous accordant un délai de 48 heures, passé lequel, s'il n'était satisfait, il laisserait la poursuite de cette affaire à l'Amiral commandant la station navale des Antilles.

Il est bon de dire que les Représentants de l'Angleterre et des États-Unis s'étaient bornés à nous faire part du désir que le Gouvernement n'attendît pas jusqu'à la prochaine session pour faire un règlement, et à nous exprimer que leurs Gouvernements éprouveraient une pénible impression de cette prolongation de délai.

Une démarche aussi pressante que celle de M. le Chargé d'Affaires de France nous faisait redouter de sérieuses difficultés. Pour les prévenir, le Gouvernement crut sage de porter la question devant le * November 3, 1864. Vol. LIV. Page 1141.

Gouvernement Français et de lui demander directement de consentir au délai que la décision des Chambres avait fixé. M. le Chargé d'Affaires de France fut informé de ce dessein, auquel il acquiesça. Il ne tarda pas à nous annoncer lui-même, avec un bienveillant empressement, qu'il était autorisé à nous faire savoir que notre demande était favorablement accueillie par le Gouvernement Français. Nous avons été ainsi bien heureux de constater, encore une fois, que nous ne comptions jamais en vain sur la haute impartialité et le sentiment de justice qui anime la France et son Gouvernement à notre égard.

Ultérieurement le Représentant de Sa Majesté Britannique nous a fait part du désir de son Gouvernement de voir régler le plus promptement possible ce qui concernait les réclamants Anglais, et ce Département a dû lui faire connaître la ligne de conduite tracée au Gouvernement. Nous aimons à nous persuader qu'il a apprécié les considérations qui lui ont été exposées dans cette circonstance.

Le Gouvernement est convaincu que vous donnerez votre plus sérieuse attention à tout ce qui concerne ces réclamations, et il vous demande de ne rien négliger pour leur règlement définitif selon le mode qu'il vous proposera ou selon tout autre mode que vous jugerez préférable. Il a pris l'engagement d'insister auprès de vous afin qu'aucun nouveau retard ne vienne faire renaître des difficultés qui ont réclamé de nous de grands efforts pour être écartées.

Votre sagesse et votre patriotisme pèseront cet engagement et vous inspireront de salutaires résolutions.

Le Gouvernement recommande aussi à toute votre sollicitude les documents qui vous seront communiqués relativement aux objections que le Gouvernement des États-Unis d'Amérique a cru devoir formuler, par l'entremise de son Représentant, contre l'application à ses nationaux de certaines dispositions de la Loi du 24 Août, 1872, déterminant le mode de règlement des créances contre l'Administration Salnave. C'est aux Chambres Législatives seules qu'il appartient d'examiner et d'apprécier cette réclamation, qui se produit contre une loi déjà votée et promulguée. C'est à elles qu'il appartient de concilier, dans la mesure qu'elles jugeront convenable et autant que le cas l'exige, les satisfactions qui peuvent être accordées aux intérêts importants qui sont en jeu avec les principes du droit international et public actuellement admis et pratiqués, selon les circonstances, par les peuples civilisés.

Le Département des Relations Extérieures mettra tous ses soins à vous faciliter l'adoption de mesures qui puissent amener une solution juste, équitable et satisfaisante pour les deux Gouvernements.

Tel est l'exposé sommaire et fidèle de ce qui a eu lieu d'important dans l'intervalle des deux sessions. Le Secrétaire d'État des Relations Extérieures se tiendra à la disposition des deux Chambres

pour leur communiquer tous les documents, pour leur fournir tous les éclaircissements qui leur seront utiles pour l'accomplissement de leur mission de contrôle et de consciencieux examen: c'est la con, dition indispensable de l'adoption des résolutions que vous jugerez nécessaires pour assurer le bien-être des intérêts confiés à ce Département.

FINANCES ET COMMERCE.

A défaut d'un travail auquel il aurait désiré que rien ne man quât, notre Secrétaire d'État des Finances, qui n'a pris le portefeuille que depuis quelques jours, se voit réduit à ne vous donner, pour le moment, qu'un exposé sommaire, mais exact, de notre situation financière.

Le retrait du papier-monnaie est heureusement terminé. Le Secrétaire d'État vous fera parvenir, sitôt qu'il l'aura reçu, le rapport général de la Commission Exécutive sur cette opération délicate. Mais vous le savez, Messieurs, une révolution financière ayant pour but de faire disparaître le principe même d'un mal, une révolution de ce genre, disons-nous, exécutée sans préparation, fait naître toujours dans les transactions commerciales de grands embarras, et ce n'est qu'au moyen de quelques mesures de précaution indiquées par la prudence et prescrites par l'intérêt public qu'on peut assurer le succès d'une pareille réforme.

Il importe d'aviser, au plus vite, aux moyens d'empêcher des crises monétaires telles que celles que nous traversons. Or, dans l'état de confusion où se trouvent nos monnaies de cuivre, insuffisantes d'ailleurs pour les achats quotidiens et les petits échanges, n'est-il pas urgent d'adopter une monnaie de billon qu'on ne puisse pas exporter et qui, donnant toute satisfaction à nos populations, les mette à l'abri de tout trouble dans les transactions journalières, surtout lorsque le numéraire se retire du marché, comme cela arrive en ce moment? La quantité de billon émise ne devra pas dépasser 400,000 piastres sur un budget de 2,500,000 piastres: c'est 16 pour cent. Dans cette proportion la monnaie de billon ne se dépréciera pas.

L'utilité d'une banque d'escompte et de circulation se fait sentir chaque jour de plus en plus. Avec une caisse publique où. les particuliers pourront négocier leurs effets ou déposer leur argent pour en tirer un intérêt, on donnera au crédit toute sa portée et toute son étendue, on initiera ainsi le commerce à ce sentiment de solidarité qui lui manque, et on ne verra plus les traites, dans la morte saison, faire jusqu'à 10 pour cent de prime. En effet, l'établissement d'une banque contribuera puissamment à faire baisser, à cette époque de l'année, la prime dans une proportion dont s'accommodera le petit commerce. Ce sera le coup de mort de l'agiotage.

Plusieurs projets de banque ont été soumis au Gouvernement par des maisons étrangères. L'examen de projets de cette importance demande du temps, et toutes les questions qui s'y rattachent doivent être étudiées avec une grande circonspection.

Un pays qui a 4,500,000 de piastres de revenu et dont la dette publique ne s'élève pas à plus de 5,000,000, n'annonce pas des finances désespérées.

Du 1er Octobre, 1871, au 30 Septembre, 1872, on a obtenu pour total de l'exportation du café le chiffre de 64,792,608 livres.

Si l'on compare les chiffres indiquant, il y a deux ans, l'état de l'exportation annuelle du coton avec ceux de 1871-72, on sera étonné de l'extension donnée à la culture cotonnière dans notre pays. Le total de l'exportation, pour cette dernière période, s'élève à 4,140,315 livres.

L'état des sommes reçues des différents retraits de la République présente les chiffres suivants:

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Ce retrait s'est effectué au moyen de l'emprunt de 800,000 piastres et de l'impôt de 45 pour cent sur les droits d'importation et d'exportation.

La recette générale de l'exercice 1871-72 s'élève, après déduction du montant des conversions porté comme écriture d'ordre, celui des 10 pour cent pour dettes de la Révolution et après conversion de la monnaie nationale en monnaie forte, à 3,812,775 piastres 82 cents.

La dépense générale s'élève, après déduction du montant du Chapitre III de la nomenclature des dépenses du Département des Finances, comprenant les sections: "Restitutions diverses," Démonétisation, "Dette publique intérieure," porté comme écriture d'ordre et après conversion de la monnaie nationale en monnaie forte, à 2,066,867 piastres 40 cents.

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