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à toujours, l'abus qui se fait, dans les localités lointaines, des intérêts du domaine, et toute dépense, à cet égard, sera productive.

Fonderie Nationale.

La marche de la Fonderie Nationale continue à se recommander de plus en plus, tant pour ses produits en ouvrages confectionnés pour notre marine et autres branches de service, que pour le bien qu'elle fait à l'industrie privée; et à cela ajoutons son rendement en espèces contre des travaux particuliers.

Aussi l'établissement s'attire-t-il l'intérêt de tous et, en particulier, la sollicitude du Gouvernement. Est en voie d'arriver de l'étranger une chaudière à vapeur à deux bouilleurs qui sera destinée à remplacer celle en service. C'est ainsi que le Budget pourvoira à toutes les dépenses que nécessitera cette fonderie, afin que rien ne vienne entraver sa marche vers une plus grande extension.

Maison Centrale.

Comme il était facile de le pressentir, la Maison Centrale, sous la direction éclairée et énergique de son nouveau chef, a pris une impulsion des plus satisfaisantes. Tout y a été transformé sur un pied d'ordre respectable, et il n'est pas jusqu'à l'aspect de son intérieur qui n'accuse l'esprit disciplinaire. L'État bénéficie de ce changement favorable, en ce qu'aujourd'hui il retire de l'établissement des ouvrages confectionnés avec un soin et une exactitude qui ne s'étaient point fait remarquer sous les directions antérieures. Encore quelques encouragements, et l'établissement sera remonté comme aux premiers jours de sa création.

C'est à l'aide de ces deux établissements d'arts et métiers-la Maison Centrale et la Fonderie-que le Gouvernement se propose de former des sujets et de relever les professions qui y sont enseignées à la hauteur d'une bonne éducation de classes. Déjà quelques ouvriers obtenus font honneur au pays et seraient dignes de prendre place dans les ateliers étrangers. Aujourd'hui il s'agit d'étendre l'échelle, et il n'est pas un esprit sérieux, à quelque condition qu'il appartienne, qui n'appréciera les avantages qui résulteront de cette disposition pour l'avenir des jeunes gens qui, mis à temps en apprentissage de métiers utiles, auront l'esprit dirigé plutôt vers l'honnêteté et l'indépendance que vers des courses vagabondes à travers le Monde,

La paresse et l'oisiveté dans lesquelles ont été laissés les enfants qui ne suivaient point les écoles en ont toujours fait soit des citoyens malversés, à la charge de la société, soit des paresseux à la charge

du pays.

C'est dans cette pensée de remédier au mal qu'il sera porté au

Budget une demande d'allocation en faveur de 100 apprentis pour la Fonderie Nationale et de 50 pour la Maison Centrale.

Ces enfants seront engagés, dorénavant, par contrat, et, partant, placés sous la main du Gouvernement. Il ne sera plus vu de parents venant les retirer capricieusement de nos mains juste au moment où l'élève accuse les plus heureuses dispositions.

Postes aux Lettres.

La Direction Générale des Postes laisse beaucoup à désirer. Jamais, en aucun temps, des réclamations si réitérées ne s'étaient élevées contre l'organisation de ce service, sur lequel reposent tant d'intérêts divers. Et cependant ce sont les mêmes itinéraires à parcourir, la même besogne à faire.

Par les plaintes et les avis reçus, le Secrétaire d'État de l'Intérieur a, plus d'une fois, notifié au directeur actuel les défectuosités qui entravent l'accomplissement d'une des clauses capitales de son contrat: celle relative aux heures de départ et d'arrivée des courriers. Il est revenu au Gouvernement que ces retards tiennent, tant à l'insuffisance et à la médiocrité des animaux qui font le service, qu'au mauvais choix qu'il fait de son personnel, mal rétribué en outre, ce semble. Or, c'est juste au moment où la ligne accélérée des bâteaux à vapeur cloche que, de son côté, la direction postale se relâche d'activité, et cela malgré une addition de 1,000 piastres qui a été faite à sa subvention.

Par suite de cet état de choses et pouvant être menacé, d'un moment à l'autre, d'une interruption de communications, le Gouvernement a autorisé l'établissement d'une ligne de bateaux annexés qui le mette à l'abri de toutes éventualités.

Ligne accélérée des Bateaux à Vapeur.

La ligne accélérée des bateaux à vapeur, dirigée par Monsieur B. Rivière, est desservie, en ce moment, par un seul steamer; encore estil, ce steamer, dans des conditions peu satisfaisantes de navigabilité, par les réparations fréquentes qu'exige sa machine. Le contrat passé avec la compagnie en 1862 ne validant plus, la 13a Législature fut saisie d'un nouveau contrat, qui, donnant lieu à des règlements de doit et d'avoir entre M. Rivière et l'État, n'a jamais reçu, jusqu'ici, une acceptation définitive. Ce document sera reproduit à l'examen des mandataires de la nation dans le cours de la présente Session. Toujours est-il que le directeur de la compagnie se retranche derrière cette excuse que, ne tenant point de contrat finalement accepté et sanctionné, il n'a pas dû s'engager à faire construire le complément des quatre bateaux, y compris une chaloupe à vapeur, qui sont stipulés dans son projet ; que le fonctionnement de la ligne, tel qu'il se fait actuellement, n'était que pour maintenir la main. Tout compte

tenu, et, travaillés que nous sommes du besoin de communications le Gouvernement a fort à cœur de voir se soutenir, avec amélioration, bien entendu, la Compagnie Rivière qui a été si utile aux points de vue commercial, politique, et social, de 1862 à nos jours. Elle est encore appréciable, envisagée comme institution nationale fonctionnant dans un moment où differentes lignes de steamers étrangers sillonnent nos ports.

Incendies.

D'Avril à Juillet derniers il s'est produit quatre cas d'incendie, dont deux à Port-au-Prince, un aux Gonaïves et un au Petit-Goâve, les premiers venant trouver les lignes d'eau de la capitale présentant, pour ainsi dire, le caractère d'un véritable anéantissement. À l'occasion de ces événements la société a eu la douleur d'enregistrer remarquablement à Port-au-Prince l'absence déplorable des ustensiles propres à l'extinction du feu.

L'imprévoyance de la commune a fait pousser de hauts cris, qui, par ricochet, sont venus atteindre le Département de l'Intérieur, comme ayant négligé d'exercer un contrôle suffisamment effectif et austère sur l'administration communale. La commune, de son côté, prenait le change; cependant, le Gouvernement avait fait des concessions pécuniaires au Conseil sortant, en vue d'une alimentation régulière d'eau et de la réparation de ses boyaux de pompes : 21,310 piastres 64 cents sont sorties de la caisse publique pour le premier objet, et 311 piastres 88 cents pour le second.

Dans la disposition où nous sommes que de semblables choses ne se répètent plus, l'Administration actuelle a résolu de demander immédiatement à l'étranger six pompes à incendie, avec tous les appareils voulus, qui seront réparties, par deux pompes, dans trois grands centres de la République. En attendant que les crédits demandés à cet effet soient régularisés par les Chambres, nous donnerons suite à cette idée, certains qu'elle sera patronnée a qui de droit.

Revenant à la mention peu satisfaisante qui a été faite de la police en général, nous déclarons être dans le plus ferme désir d'employer, coûte que coûte, de nouveaux moyens pour obtenir sa réorganisation. Le Gouvernement s'en réservera, à lui seul, l'administration, sauf à distribuer entre tous les bureaux civils, sans distinction de dénomination, la quantité d'agents nécessaires à chacun d'eux.

Appréciateurs des innovations légitimes qui assurent à la communauté un bienfait incontestable, et vu notre peu de foi dans l'amélioration, par la seule initiative communale et dans un futur rapproché, de notre système de distribution d'eau, nous avons fait consigner dans le journal officiel l'offre à une compagnie, pour un temps déterminé, de deux concessions, avec exploitation au bénéfice

de la compagnie, ayant pour mobile un approvisionnement suffisant et régulier d'eau à la ville du Port-au-Prince; et, en même temps, l'éclairage au gaz de la cité, en indiquant pour modèles de ces entreprises les systèmes qui ont été inaugurés à Kingston (Jamaïque) pour la première et à St. Jean (Porto Rico) pour la seconde.

Tel est notre vou, Messieurs les Législateurs, que l'État n'aura à s'imposer, à cet égard, aucuns lourds sacrifices, sinon qu'il sera tenu à la protection morale due pour le bon succès de tels établissements.

Ce sera le meilleur moyen d'arriver vîte à des résultats sérieux, en ce qui est des deux projets que nous préconisons et qui, nous en avons la confiance, obtiendront la ratification des Chambres.

RELATIONS EXTÉRIEURES.

Nos relations avec les Puissances accréditées en Haïti continuent à être très satisfaisantes. Le Gouvernement de la République attache le plus haut prix au maintien de cet heureux état de choses, et il s'efforce, en toute circonstance, de faire éclater les sincères dispositions dont il est animé sur ce point. Il trouve un nouveau motif de persévérer en cette voie dans les témoignages qu'il reçoit

en retour.

C'est ainsi qu'il a été tout particulièrement touché de l'élévation, au rang de Ministre Résident, de M. Spenser St. John, naguères Chargé d'Affaires de Sa Majesté Britannique au Port-au-Prince, et qui a acquis plus d'un titre à notre estime. C'est là pour notre République une marque de considération et, pour son chef personnellement, une preuve de sympathie qu'il est de notre devoir de signaler à votre attention et à celle du pays.

Il y a déjà près d'une année que nos préoccupations absorbantes à l'égard de la République Dominicaine ont diminué d'intensité. Nous était-il possible de rester indifférents à ce qui s'accomplissait sur le même sol que nous foulons ? Nous était-il possible, au moins en ce qui concernait les Dominicains qui avoisinent notre ligne frontière, avec lesquels nous sommes dans un contact continuel, et, par suite en ce qui touche la sécurité intérieure de nos populations, de ne pas envisager les conséquences d'une modification dans les conditions de la souveraineté de cette République ? Cette question est entrée dans une phase nouvelle, où elle subsiste encore, dans une phase qu'il appartient aux seules résolutions, à la seule volonté du peuple Dominicain de modifier ou de maintenir. Quoiqu'il en soit, depuis le premier jour où notre attention a commencé à être attirée de ce côté, jusqu'à ce moment, notre conduite n'a pas varié. Nos devoirs se résumaient et se résument encore à veiller au maintien de l'ordre, le plus complet, sur notre ligne frontière, et à nous prémunir contre tout ce qui pourrait porter atteinte au repos de nos popula

tions, tout en persévérant dans l'observance des prescriptions dictées par notre ferme volonté de ne pas nous immiscer dans les affaires de la République voisine. Telle est la voie que nous nous sommes tracée et que nous continuons à suivre.

Au moment où les Chambres de la 13° Législature se séparaient, l'année dernière, l'attention du Département des Relations Extérieures était spécialement sollicitée par deux réclamations à poursuivre, celle concernant la reconnaissance de notre souveraineté sur la Navaze par le Gouvernement des États-Unis, et celle qui avait pour but d'obtenir du Gouvernement Impérial Allemand le redressement de la conduite du Capitaine Bastch.

L'affaire de la Navaze n'a pas eu une solution définitive. Elle se poursuit, toutefois, avec la plus persévérante sollicitude; et le Représentant de la République aux États-Unis sait combien le Gouvernement désire qu'il néglige rien pour que notre bon droit dans cette circonstance soit reconnu et respecté.

La mission de notre Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Berlin, M. le Général Brice, a eu un résultat dont l'honneur national peut tenir compte,

En effet, en même temps qu'il nous faisait part du regret qu'il éprouvait de ce qui avait eu lieu dans nos eaux, et qu'il exprimait le vœu que ce déplorable incident n'altérerait pas les bonnes relations existant entre les deux pays, le Gouvernement Impérial Allemand nous informait qu'il avait immédiatement fait demander à Berlin le Capitaine Bastch, alors en voyage en Amérique, pour soumettre sa conduite à une enquête. Notre Ministre Plénipotentiaire crut devoir, et nous l'en félicitons, considérer cette satisfaction comme suffisante; car l'accueil bienveillant et sympathique qu'il reçut à Berlin et les déclarations qui lui furent faites par le Gouvernement Impérial étaient des témoignages irrécusables d'un esprit de modération, de conciliation qui, résultant d'un sentiment de justice à notre égard, contrastait d'une manière eclatante avec les procédés du Capitaine Bastch et constituait un blâme sévère de sa conduite.

Au terme de cette délicate mission, pour l'accomplissement de laquelle il avait prolongé son séjour en Europe, le Chef de nos Légations de Paris, de Londres, et de Madrid, M. le Général Brice, est retourné au milieu de nous, après avoir représenté la République près des Cabinets de Paris et de St. James, surtout, pendant une période de près de trois années.

Les Chambres Législatives avaient décidé qu'après le retour de notre Ministre Plénipotentiaire, la direction de nos Légations en Europe serait confiée à un Chargé d'Affaires, accrédité en même temps à Paris et à Londres. Le Gouvernement s'empressa de donner suite à cette résolution. Cependant, il a cru que dans l'intérêt de la bonne marche de notre service diplomatique à l'étranger, il était

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