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d'état pour les affaires étrangères des États-Unis. (voir N. 11).

Le sens de ce traité, dit Clayton-Bulwer, n'est guère douteux, si l'on prend en considération ce qui était arrivé avant sa conclusion; d'un côté l'occupation de l'embouchure du fleuve San-Juan pour les Mosquitos, de l'autre la conclusion d'un traité qui stipula des priviléges exclusifs pour les États-Unis.

Les deux puissances en s'unissant dans l'intention d'établir une voie de communication entre les deux océans, se promirent mutuellement de ne rien faire pour entraver ce dessein. Ce traité ne renferme aucune renonciation à des droits déjà établis.

Le premier article du traité se rapporte à toute l'Amérique centrale, terme géographique qui ne s'y trouve pas défini. L'obscurité provenant de cette omission fut en partie écartée par une déclaration transmise par le Plénipotentiaire anglais à Mr. Clayton avant de procéder à l'échange des ratifications.

Cette déclaration excepla explicitement la colonie du Honduras anglais des stipulations du traité. (voir N. 12).

La correspondance qui suivit cette déclaration montre une entière conformité des opinions des deux parties contractanles sur ce point (voir N. 13 et 14).

La conséquence immédiate de la conclusion de ce traité fut que le gouvernement des États-Unis désapprouva la cession de l'île de Tigre et qu'il ne ratifia pas le traité que Mr. Squier avait conclu avec l'État de Nicaragua.

L'Angleterre de son côté se déclara prête à entrer en négociation sur les points qui avaient blessé les États-Unis. Ces points étaient le protectorat exercé par l'Angleterre sur les Mosquitos et surtout sa domination sur le point le plus important de la côte orientale de l'Amérique centrale.

Il restait encore une question à résoudre, celle de savoir à qui appartenait la souveraineté sur les bords du fleuve SanJuan et du lac de Nicaragua, question depuis longtemps en

litige entre les États de Nicaragua et de Costa-Rica. Les Nicaraguais s'étaient mis sous la protection des États-Unis, les Costa-Riciens sous celle de l'Angleterre.

Les négociations sur ces trois points, savoir: 10 le sort des Mosquitos, 2o l'état définitif de San-Juan de Nicaragua ou Greytown et 30 les limites de Nicaragua et de Costa-Rica, commencées immédiatement après l'échange des ratifications du traité Clayton-Bulwer, eurent, en avril 1852, un résultat préliminaire. L'Angleterre et les États-Unis s'entendirent sur les bases d'un arrangement qui devait être recommandé aux gouvernements de Nicaragua et de Costa-Rica. D'après celte base, signée le 3 avril 1852 (voir N. 15), et les amendements qu'on y ajouta plus tard (voir N. 16), le pays des Mosquitos, y compris Greytown, devait passer sous la souverai neté du Nicaragua, à l'exception d'une partie de la côte qui demeurait réservée aux Mosquitos. Les limites des États de Nicaragua et de Costa-Rica y furent déterminées de telle sorte que celui-là renoncerait à la province de Guanacaste, occupée par les Costa-Riciens depuis 1825.

Ces bases, recommandées par l'Angleterre et les ÉtatsUnis aux deux républiques furent acceptées en Costa-Rica, mais rejetées par le Nicaragua. Le Nicaragua ne voulut ni laisser un territoire indépendant aux Mosquitos, ni céder un territoire quelconque à la République de Costa-Rica,

Le Nicaragua étant tombé peu après dans une anarchie complète, les négociations avec cet état devinrent de jour en jour plus difficiles. L'Angleterre chercha en vain à engager les Etats-Unis à se passer du consentement du Nicaragua. Les choses restèrent dans un état qui n'a subi que peu de changements.

Il reste encore à parler de Greytown. Cette petite ville a acquis par suite du traité Clayton-Bulwer une indépendance de fait sous la souveraineté purement nominale du roi des Mosquitos. L'Angleterre et les États-Unis s'entendirent, en 1852, à l'effet de reconnaître les autorités locales de Grertown comme indépendantes de fait (voir N. 17). Cette in

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dépendance se manifeste dans la constitution que se donnèrent les habitants en 1852.

Le préambule de cette constitution (voir N. 18) assigne à la ville des limites assez larges. La constitution ne fait mention ni du roi des Mosquitos ni de l'État de Nicaragua.

Notre tâche n'est pas d'écrire l'histoire des négociations sur la solution de la question centro-américaine, mais seulement de signaler la filiation des faits à ceux qui liront les documents que nous allons communiquer. Il suffira de dire que la question se trouva élargie, en 1852, par un fait en apparence peu significatif.

Les îles de la Baie avaient été gouvernées comme dépendances du Honduras anglais; le 17 juin 1852 elles furent érigées par une proclamation du gouverneur du Honduras en colonie séparée et particulière (voir N. 19).

L'opinion publique des Etats-Unis s'en émut tout-à-coup et demanda que la Grande Bretagne fût exclue de toute influence sur l'Amérique centrale. L'administration du Président Pierce, qui avait succédé à celle de Mr. Fillmore, céda à cette impulsion. Jusqu'alors on n'avait négocié que sur les conditions auxquelles la Grande-Bretagne renoncerait au proteclorat sur les Mosquitos; on déclara dès lors toute négociation superflue et demanda que l'Angleterre livrât les îles de la Baie à la République de Honduras, la plus grande partie du Honduras anglais à la République de Guatemala et les Mosquitos à eux-mêmes, c'est à dire aux Républiques de Honduras et de Nicaragua.

Les deux mémoires dans lesquels on a cherché à justifier ces demandes (voir N. 20 et 22), ainsi que le mémoire par lequel le gouvernement anglais s'y oppose, (voir N. 21) traitent des questions de droit international d'une haute importance. Cette circonstance et l'état déplorable de l'Amérique centrale, qui obligera toujours de revenir sur ces questions, leur donnent un intérêt permanent. C'est pourquoi nous les communiquons ci-dessous.

Les négociations entamées pour mettre fin à ces différends qui menacèrent un instant la paix générale, n'ont amené jusqu'à présent que des résultats partiels. Nous espérons cependant pouvoir communiques même dans ce volume les traités que l'Angleterre a conclus en 1856 avec le Honduras et les Etats-Unis sur les points en litige,

1.

Ordres du Roi d'Espagne séparant une partie de la côte de Mosquito et les Iles de Saint-André du Royaume de Guatemala et les incorporant au Royaume de la Nouvelle Grenade, en date de San Lorenzo, le 20 et 30 novembre 1803.

Texte original.

a.

San Lorenzo, 20 de Noviembre de 1803.

La Junta de Fortificaciones y Defensa de Indias en consultas de 2 de Setiembre y 21 de Octubre últimos, ha espuesto su parecer, sobre el fomento, poblacion, y defensa de las Islas de San Andres, su segregacion y de la parte de la Costa de Mosquitos que se extiende desde el Cabo de Gracias a Dios inclusive acia el Rio Chagres, de esa Capitania General, é incorporacion al nuevo Reyno de Granada; y habiéndose conformado el Rey en el dictamen de la Junta, paso à vuestra Señoria de orden de Su Magestad (como igualmente al Virrey del espresado reyno) copia de dichas Consultas para su inteligencia y cumplimento en la parte que le toca.

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El Señor Don José Antonio Caballero me dice en oficio de 20 del presente mes, lo siguiente:

Exmo. Señor,

El Rey ha resuelto que las Islas de San Andrés y la parte de la costa de Mosquitos desde el Cabo de Gracias a Dios inclusive hacia el Rio Chagres, queden segregadas de la Capitania-General de Guatemala, y dependientes del Virreynato de Santa Fé; y se ha servido Su Magestad conceder ál Gobernador de las espresadas

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