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D

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Alle Mittheilungen, welche dieses "Numismatische Circular" betreffen (gleichviel ob sich dieselben auf den literarischen Teil oder auf das Verzeichnis der Münzen, &c. zum Verkauf beziehen), sollten an unser City Etablissement, 1 & 2, Gracechurch Street, Cornhill, London E. C., gerichtet werden, von wo aus Briefe und Aufträge sofortige Erledigung finden.

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QUELQUES BELLES MONNAIES DE L'ANCIENNE GRÈCE

Un amateur de la Vendée, qui apprécie beaucoup les antiquités et les médailles, a réuni quelques beaux types des monnaies de la Grèce ancienne dont il avait remarqué le caractère artistique. Ce sont, en effet, de petits chefs-d'oeuvre d'art, qui nous en ont souvent révélé d'autres dans la sculpture antique, malheureusement perdus. Les Grecs ont été supérieurs, aussi bien dans les arts que dans les lettres, et en numismatique, il n'y a rien de plus beau que les grands médaillons d'argent en relief frappés à Syracuse, alors colonie grecque, et qui furent composés et gravés par Evainetos et Kimon, les deux plus célèbres artistes de l'époque dans cette branche spéciale des beaux arts.

Voici un dessin au trait qui ne représente que bien imparfaitement ce grand médaillon: «En regardant pendant quelque temps une « pièce gravée par Evainetos, dit Fr. Lenormant, on oublie bientôt <«<les dimensions exigues de l'objet que l'on tient à la main. On <«< croit avoir sous les yeux quelques fragments détachés des frises << du Parthénon; car c'est le propre de l'art parvenu à sa perfec<< tion de donner autant de grandeur aux plus petits qu'aux plus « immenses objets, et de rassembler sur un flan monétaire de six << ou sept centimètres de diamètre autant de beauté et de puis<< sance que dans une statue colossale. >>

ZYPAKOZION. Tête de Perséphone, entourée de quatre dauphins. Signature EYAINE.

R. Victoire volant à la rencontre d'un quadrige; à l'exergue, un casque, une cuirasse, un bouclier et des cnemides ou jambières. Il semble qu'on n'ait pas trouvé mieux pour figurer la République, en 1848 et depuis, sur les monnaies françaises d'argent, et l'un de nos meilleurs graveurs en médailles, Oudiné, a cru devoir imiter ce magnifique et vivant profil 2, qu'il a transformé en une tête de Cérès, avec des fleurs et des fruits.

Ce médaillon peut être considéré comme le chef-d'œuvre de l'art monétaire. Les exemplaires authentiques en sont assez rares, d'un prix élevé, et on les a souvent contrefaits. Ils furent probablement frappés pour servir de prix dans les courses qui faisaient partie des jeux solennels que l'on célébrait partout en Grèce 3. Toutes les autres pièces de Syracuse sont de ce même style pur et gracieux; elles datent de l'époque du plus haut développement de la Sicile, sous Denys, après la guerre des Athéniens (412-406 avant J.-C.).

La numismatique grecque est une des plus intéressantes au point de vue artistique. On peut la diviser en huit périodes 4, s'étendant de l'an 700 av. J.-C. à l'an 268 de notre ère 5. Les trois

I Ils en sont restés les maîtres, dit V. Duruy : « Rappelons seulement dans « les lettres, après l'immortel Homère, les trois grands tragiques Eschyle, Sophocle « et Euripide; pour l'histoire, Hérodote et Thycidide; pour l'éloquence de la tri« bune, Démosthènes; pour la comédie, Aristophane, Menandre; les philosophes « Socrate, Platon, Aristote; le père de la médecine, Hippocrate. Dans les arts, « Phidias, le plus illustre statuaire, Apollodore et Zeuxis, célèbres peintres. Pour «<l'architecture, nous imitons encore les Grecs en variant leurs ordres Dorique, « Corinthien, Ionien, et leurs statues plus ou moins mutilées sont le plus bel orne<< ment de nos musées... Athènes fut, en réalité, l'institutrice non seulement de la « Grèce, mais du monde. >>

2. Le secret de l'art grec est dans cette finesse à dégager la ligne unique et néces saire qui évoque la vie et en détermine du coup comme le type éternel (Paul Bourget, Sensations d'Italie).

3. Le monnayage antique avait pour résultat de populariser l'histoire et les traditions de la nation ou de la cité en gravant sur la monnaie courante des types simples d'un travail irréprochable, qui faisaient connaître les grands faits historiques, les anciennes légendes mythologiques, les traits des hommes illustres, et qui communiquaient à tous l'habitude et le goût du beau (Fr. Lenormant).

4. Les premières périodes comprennent l'art archaïque et un art de transition. 5. Il résulte de l'étude des textes et des monuments numismatiques eux-mêmes que les premières monnaies d'or furent frappées par les rois de Lydie, et les premières monnaies d'argent par Phidon à Egine. De ces deux foyers, l'usage de la

plus brillantes sont: 1° celle de 430 à 400 av. J.-C.; c'est la naissance de l'art proprement dit; elle dure jusqu'à la fin de la suprématie athénienne; matie athénienne; -2° la période de 400 à 336 av. J.-C.; c'est la plus belle, celle de la suprématie de Sparte et de Thèbes, l'époque de Philippe de Macédoine; -3° celle de 336 à 280 av. J.-C., époque d'Alexandre le Grand et de ses successeurs immédiats. L'art décline ensuite avec les descendants des successeurs d'Alexandre.

Les types des plus anciennes monnaies grecques jusqu'aux successeurs d'Alexandre ont été presque toujours religieux la tête d'un dieu mythologique sur une médaille paraissait être la meilleure garantie de la pureté du métal et de son poids. La face de la monnaie fut d'abord quelque animal ou objet sacré ou emblématique du dieu dont le culte était principalement suivi dans la ville où la monnaie était frappée. Plus tard, la tête de la divinité elle-même prit cette place, et le revers fut occupé par l'emblème. D'autres types se rapportent à des jeux, comme les quadriges des monnaies de Sicile. Lysimachus de Thrace fit représenter la tête d'Alexandre le Grand déifié, sous la forme de Jupiter Ammon, avec une corne de bélier derrière l'oreille. Ptolémée Soter, roi d'Egypte, fit aussi mettre sa tête sur ses monnaies, ainsi que Philippe V, roi de Macédoine.

Toute la mythologie est représentée dans la numismatique grecque elle nous montre les dieux sur le métal qui leur fut consacré, et chaque contrée a conservé le sien: Athènes nous fait voir sa Minerve telle que Phidias l'avait sculptée; l'île de Crète, berceau de Jupiter, nous donne sa figure; Apollon tient sa lyre dans cette Delphes qu'il remplissait de ses oracles, et les médailles nous apportent Diane échappée des ruines du temple d'Ephèse. - On voit aussi le portrait d'Anacréon sur une monnaie de Téos, celui d'Hippocrate sur une médaille de Cos, celui d'Homère sur celles d'Amastris, d'Ios, etc.

Les types principaux des monnaies grecques sont souvent accompagnés de types plus petits appelés symboles, et qui font allusion au nom des peuples et des villes; par exemple: la grenade, oir, à Sidé de Pamphilie; la chèvre, ais, zyés, à Egos Potomos; la rose, pódev, à Rhodes. Ce sont des types parlants; de même qu'un phoque, porn, sur les monnaies des Phocéens d'Ionie et de la Narbonnaise; un

grain d'orge, zp, sur celles de Crithoté; une pomme, v, sur

celles de Mélos, etc.

- C'est une petite collection choisie de ces monnaies artistiques que notre amateur poitevin a commencée, et j'en donnerai ici plusieurs spécimens avec quelques explications.

Syracuse. Voici une autre pièce de Syracuse en argent qui porte à l'avers la tête de la nymphe Aréthuse, couronnée de roseaux et entourée de 3 poissons; le revers représente aussi un quadrige, et au dessus la triquetra, symbole formé de trois jambes réunies, faisant allusion à la forme triangulaire de la Sicile. A l'exergue, ZYPAKOZION (monnaie des Syracusains) et un monogramme composé des lettres AV.